Mercredi 13
Session 2-2. Communications libres Salle 1 - Communications libres (1) – Paludisme et autres maladies parasitaires
Président de séance : Modérateur : Dr Madi BA
› 11:10 - 11:20 (10min)
› UCAD 2
Portage de gamétocytes de Plasmodium falciparum dans cinq départements du sud d'Haïti
Christian Raccurt  1, 2, *@  , Philippe Brasseur  3, 4, *@  , Jacques Boncy  2, *@  
1 : Raccurt
Laboratoire National de Santé Publique, Port-au-Prince -  Haïti
2 : Laboratoire National de Santé Publique  (LNSP)
Laboratoire National de Santé Publique Port-au-Prince -  Haïti
3 : UMR 198, Institut de Recherche pour le Développement
BP 1386, Dakar -  Sénégal
4 : Brasseur
IRD, Dakar -  Sénégal
* : Auteur correspondant

Résumé

Haïti et la République dominicaine sont les derniers pays de la Caraïbe où se maintient le paludisme à l'état endémique. En Haïti, où Plasmodium falciparum est en cause dans la quasi-totalité des cas, les foyers sont hétérogènes. Ils se trouvent dans les régions côtières et dans les plaines où l'homme vit au contact du vecteur, Anopheles albimanus. Dans le sud du pays, la recrudescence saisonnière du paludisme se fait de novembre à janvier après la grande saison des pluies qui s'étend d'août à novembre. Pour mieux comprendre la dynamique de la transmission, des enquêtes communautaires ont été menées de mai 2010 à août 2013 dans les cinq départements de la moitié sud du pays (Ouest, Nippes, Sud-Est, Sud et Grande Anse) sur les dix que compte Haïti. Dans les localités étudiées, des volontaires pris au hasard à partir de l'âge de 1 an ont fait l'objet d'une prise de sang par piqûre du doigt pour la confection d'une goutte épaisse colorée au Giemsa. Au total, 4 891 personnes non fébriles ont été incluses dans l'étude. La présence de gamétocytes de P. falciparum a été observée chez 171 d'entre elles (indice gamétocytique = 3,5%). On observe une grande différence entre les départements : le taux de portage de gamétocytes est bas dans la Grande Anse et les Nippes (respectivement 0,6% et 0,7%), deux fois et demi plus élevé dans l'Ouest et le Sud (respectivement 1,5% et 1,9%), près de dix fois plus élevé dans le Sud Est (5,9%). Ces disparités sont liées à la présence ou non de micro-foyers où la prévalence du paludisme est forte par rapport au reste de la région. Dans le département du Sud-Est, le portage de gamétocytes va de 0% à 29,4% selon la localité. Les gamétocytes s'observent à tous les âges. L'indice gamétocytique varie de 6,3% chez les enfants de moins de 15 ans à 4,5% chez les adultes de 50 ans et plus. La présence de gamétocytes aussi bien chez les enfants que chez les adultes indique un faible niveau de prémunition, reflet de la faible circulation du parasite au sein de la population. La prise en compte de ces particularités épidémiologiques est nécessaire pour améliorer la lutte contre le paludisme en Haïti par des mesures adaptées au cas par cas en fonction des résultats d'enquêtes de terrain.



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