Auteurs : Ngaide AA, Aw F, Bodian M, Mbaye A, Léye M, Diagne D, Ndiaye MB, Kane Ad, Kane A.
Services de cardiologie de l'Hôpital Général de Grand Yoff et Aristide Le Dantec
Objectif : Les cardiopathies congénitales représentent l'une des principales pathologies cardio-vasculaires dans les pays en développement. La plupart des études de prévalence réalisées étaient basées sur l'examen clinique d'enfants d'âge scolaire avec confirmation échographique des cas suspects, sous-estimant ainsi la prévalence de scardiopathies congénitales. Nous avons entrepris de mesurer la prévalence des cardiopathies congénitales dans les daara de Dakar et sa banlieue sur la base de l'examen clinique et d'une échocardiographie Doppler systématiquement réalisée pour tous les élèves.
Méthodologie : L'étude était de type transversal et s'était déroulée du 09 Août au 24 Décembre 2011. Elle a porté sur une population de 2019 élèves âgés de 5 à 18 ans choisie dans les 16 daara de l'Inspection d'Académie de la ville de Dakar et sa banlieue. Les données anamnestiques, cliniques et échographiques combinés (morphologiques et Doppler) étudiées ont été rapportées sur une fiche d'enquête préétablie.
Résultats : 60,1% des élèves était de sexe masculin et 39,9% de sexe féminin (sexe ratio : 0,66). L'âge moyen était de 9,7 ans (± 3,3 ans). Nous avons dépisté 18 cardiopathies congénitales, soit une prévalence de 8,9 pour 1000 (IC à 95% : 1,8 – 7,9). Elles étaient dominées par les anévrysmes du septum inter-auriculaire avec 6 cas soit une prévalence de 3 pour 1000, suivies par les CIV périmembraneuse au nombre de 5 soit une prévalence de 2 ,5 pour 1000. Trois des élèves de notre étude avaient une Tétralogie de Fallot soit une prévalence de 1,5 pour 1000 dont deux étaient connues ; et 4 cas de canal artériel soit une prévalence de 2 pour 1000. Nous avons dépisté par ailleurs dix cas de valvulopathies rhumatismales, soit une prévalence de 4,9 pour 1000 (IC à 95% : 2,4 – 9,1) et recensé 23 cas de formes borderlines, soit une prévalence de 11,4 pour 1000.
Conclusion : Notre étude montre une prévalence élevée de cardiopathies congénitales. La réduction de sa prévalence passe par la mise en place de politiques adaptées, axées sur la sensibilisation et le dépistage précoce.
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