Objectif. - Première étude à faire le point sur les expositions sexuelles au VIH dans le contexte marocain.
Méthode. - Nous avons réalisé une étude rétrospective incluant tous les cas d'exposition sexuelle potentielle au VIH dans le service des maladies infectieuses du CHU de Casablanca sur une période de 32 mois.
Résultats. - Cent cinquante-trois consultants ont été vus dont 46 cas de viols. On notait une prédominance masculine lors de rapport sexuel consenti avec 87,8 % contre 17,4 % en cas de viols. Tous les hommes victimes de violences sexuelles et plus de la moitié des femmes violées étaient âgés de moins de 20 ans. La moyenne d'âge des hommes victimes d'exposition lors de rapport sexuel consenti était de 29,5 ans. Le délai de consultation était plus court chez les femmes violées et les hommes après rapport sexuel consenti. La pénétration vaginale était retrouvée dans 70,6 %. Les saignements au cours des viols étaient notés dans 45,7 %. Le statut sérologique pour le VIH du partenaire source était inconnu dans 89,5 %. Cent six consultants soit 69,3 % ont bénéficié d'une prophylaxie antirétrovirale post-exposition. L'association zidovudine/lamuvidine/lopinavir/ritonavir était prescrite dans 96,2 %. Le suivi sérologique n'a concerné que 4 patients, tous séronégatifs.
Conclusion. - Le ministère de la Santé est en train de mettre en œuvre, une stratégie de prise en charge des victimes de violences sexuelles, dans laquelle la composante prévention de l'infection par le VIH a une part importante.