Introduction: le VIH/SIDA ne cesse de provoquer de multiples difficultés avec l'accroissement du nombre d'orphelins et enfants vulnérables (OEV). Au Sénégal, 3193 OEV avaient été recensés en 2008.
Objectif : c'était d'analyser la prise en charge communautaire des OEV par l'organisation communautaire de base (OCB) Jammi Xale Yi (JXY) de Thiès (à 70 km de Dakar), d'apprécier les effets psychologiques du VIH sur les enfants, les parents; d'identifier les insuffisances de cette prise en charge communautaire.
Matériel et méthode : Il s'agissait d'une étude transversale faite en 2009. Après une autorisation de l'OCB, des parents, nous avons étudié :
Les caractéristiques socio démographiques, la scolarisation, le dépistage chez les enfants.
Il avait été effectué chez:
Les enfants de plus de 15 ans: 10 entretiens individuels, une séance de focus group (10 OEV).
Les parents: 20 entretiens individuels, une séance de focus group (10 parents).
Les agents de santé : 5 entretiens individuels.
Une triangulation des informations avait été faite.
Résultats : 61 OEV étaient suivis à JXY. L'âge variait entre 2 mois et 17 ans, avec une moyenne de 9,82 ans. Les filles représentaient 48%. Dans cet OCB, 15% des enfants étaient à l'école communautaire. Les 20% des OEV avaient une bourse scolaire. Les 92% n'étaient pas dépistés. Parmi ceux dépistés 8% étaient séropositifs.
- les principaux effets psychosociaux du VIH/SIDA étaient chez:
Les enfants : le sentiment d'insécurité lors du décès d'un parent; l'utilisation de l'alcool, de la drogue, la prostitution ; les connaissances erronées sur le VIH/SIDA...
Les parents : la discrimination; le non dépistage des enfants; les difficultés d'accès aux soins de qualité; l'attitude d'indiscrétion du personnel de la santé...
Les agents de santé : le manque de formation spécifique sur la prise en charge psychologique des OEV.
Conclusion: ces résultats nous montrent, malgré les efforts de JXY, l'importance des effets psychosociaux du VIH/SIDA sur les enfants, leurs parents et la difficulté de la prise en charge communautaire de cette maladie dans les pays à ressources limitées