La sarcosporidiose est une protozoose musculaire due à Sarcocystis sp qui affecte les mammifères herbivores et omnivores parmi lesquels l'homme. Ainsi, les muscles des animaux d'élevage sont parfois le siège de lésions de kystes de sarcosporidies qui sont susceptibles de les rendre impropres à la consommation humaine. Ces kystes ne sont pas identifiables par les méthodes classiques d'inspection ante et post mortem. Leur identification requiert l'utilisation de techniques histologique, biochimique et moléculaire qui ne sont pas couramment utilisées dans la pratique quotidienne du contrôle des viandes aux abattoirs.
Le but de cette étude est de déterminer la prévalence de la sarcosporidiose chez les bovins et les porcs abattus aux abattoirs de Dakar et de faire une identification moléculaire des espèces en causes. Ainsi, des échantillons musculaires (masseter, diaphragme, cœur, œsophage, cuisse) prélevés sur 400 bovins et 300 porcs abattus aux abattoirs de Dakar. Ces prélèvements ont été traités par les techniques histologiques en paraffine puis colorés à l'Hémalun-Eosine (HE) et par la technique de digestion enzymatique. La miscroscopie (X40) a permis de rechercher des kystes de sarcosporidies. La RFLP-PCR a été réalisée sur des échantillons positifs de myocarde grâce à l'utilisation d'amorces appropriées avec des enzymes de restrictions (BclI et RsaI chez les bovins) pour la caractérisation moléculaire des espèces de Sarcocystis.
A l'histologie et à la digestion enzymatique, 92 p100 de carcasses de bovins sont parasitées contre 91,3 p100 chez les porcs. Tous les muscles sont infestés. Grâce à la morphométrie et à la biologie moléculaire deux espèces non zoonosiques, Sarcocystis cruzi (chez les bovins) et Sarcocystis miescheriana (chez les porcs) ont été identifiés.
Même si les espèces zoonosiques (S. bovihominis pour le bovin et S. suihominis pour le porc) n'ont pas été mise en évidence, il n'est pas exclu que ces espèces soient en circulation dans la sous-région. Le mode d'élevage de type extensif en Afrique facilite le contact entre les matières fécales infectantes des carnivores et omnivores (homme) et les animaux d'élevage entretenant cette protozoose. L'utilisation des techniques enzymatiques et histologiques peuvent être envisagé pour l'amélioration du contrôle des viandes aux abattoirs.