La néosporose est une protozoose cosmopolite qui suscite un intérêt de plus en plus grandissant en reproduction animale en raison des pertes fœtales qu'elle est susceptible d'induire chez de nombreux mammifères. Neospora caninum et Toxoplasma gondii appartiennent à la famille des Sarcocystidae, sont respectivement les agents de la néosporose et de la toxoplasmose qui ont en commun, les trois formes parasitaires que sont les tachyzoïtes, les kystes tissulaires et les ookystes. Ils induisent principalement des avortements et des neuropathies chez les espèces sensibles. Les mammifères domestiques et sauvages, terrestres et marins ainsi que les oiseaux sont tous réceptifs. Cependant, la néosporose est principalement une maladie bovine dont l'hôte définitif, canidés parmi lesquels le chien, excrète et dissémine les ookystes par les fèces.
Au Sénégal, des études menées de 2006 à 2012 dans les régions de Dakar, Thiès, Fatick, Kaolack et Saint-Louis ont mis en évidence, les anticorps anti-Neospora caninum chez des femmes en consultation prénatale (16,5-24,4%), les ovins (62%), les porcins (58,3%), les bovins (13-72%), le chat (55-75%) et le chien (14,2-53,4%).
La consommation de viande crue ou peu cuite contenant des kystes tissulaires et l'ingestion d'ookystes avec l'aliment souillé par des fèces des hôtes définitifs sont les deux principaux modes de contamination exogène. Au sein d'une population infestée, la transmission verticale entretient la contamination endogène de la mère au fœtus.
Malgré l'omniprésence de la néosporose partout où elle a été recherchée, elle demeure négligée et même méconnue des médecins humains. Toutefois, le nombre d'avortements inexpliqués, observés chez les femmes devraient inciter les gynécologues à rechercher la néosporose au même titre que la toxoplasmose chez les patientes en consultation prénatale.