Introduction : Les envenimations entraînent annuellement en Afrique plus d'un million de victimes et plus de 10 000 décès et autant d'amputations. Malgré l'inscription récente des envenimations sur la liste des maladies négligées, la prise en charge demeure insuffisante. L'objectif de ce travail est de décrire les facteurs de risques des envenimations ophidiennes au sein des populations les plus vulnérables du Mali. Méthodologie : Il s'agit d'une étude rétrospective des dossiers des patients ayant consultés pour morsures de serpent ou référés pour envenimations ophidiennes de 2000 à 2009 dans une structure sanitaire hospitalière. Résultat : Au cours de la période d'étude 1256 cas de morsures de serpent ont été enregistrés. L'âge moyen des victimes était de 36±14 ans, majoritairement représenté par des hommes (1012 cas). Le taux d'envenimation était de 31%. Les paysans étaient les plus touchés dans 59% des cas (X2= 27,66 ; P<10-3 ; RR=1,53). La plupart des victimes avaient consulté dans un délai moyen de 6 heures (X2= 174 ; P<10-3 ; RR= 2,8). Les patients avaient utilisé le garrot ; la scarification ; la pierre noire respectivement dans 37% ; 13% et 35% des cas. Certains patients avaient des pieds gangrénés dans 4% des cas (X2= 118,56 ; P<10-3). L'incidence annuelle de ces morsures de serpent était de 8,4 pour 100 000 habitants avec une létalité spécifique de 9%. Discussion : Les envenimations ophidiennes représentent une menace sérieuse. Un effort pour réduire le coût de l'antivenin serait un bon espoir.
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