Auteurs (noms/prénoms) : WOTODJO A. N ; SOKHNA C ; DIAGNE N ; TALL A ; DIEYE F ; FAYE N ; TRAPE J. F.
1 -URMITE, Aix Marseille Université, UM63, CNRS 7278, IRD 198, Inserm 1095, 13005 Marseille, France.
2 -Département de Biologie Animale, FST/ UCAD de Dakar
Introduction
L'utilisation à grande échelle des moustiquaires imprégnées et des combinaisons thérapeutiques à base d'artémissinine (ACT) a permis de réduire considérablement la mortalité et la morbidité palustres dans plusieurs pays africains ces dernières années. Cependant, la résistance des anophèles aux pyréthroïdes constitue actuellement une problématique majeure dans l'élimination de cette maladie. Cette étude montre l'évolution de la morbidité palustre chez les adultes à Dielmo, au Sénégal, avant et après la mise en place des moustiquaires imprégnées d'insecticide.
Méthodologie
De 2007 à 2012, un suivi longitudinal actif a été réalisé à Dielmo pour mesurer l'incidence palustre avant et après l'utilisation des moustiquaires imprégnées qui ont été mises en place dans tout le village en juillet 2008. Des gouttes épaisses (GE) ont été réalisées au niveau de toute la population en fin de saison des pluies pour mesurer la prévalence palustre. Des GE ont également été confectionnées en cas de fièvre pour estimer l'incidence palustre. Des enquêtes sur l'utilisation des moustiquaires ont été faites chaque trimestre.
Résultats
L'incidence palustre à P. falciparum a diminué d'un facteur 7 au cours de la première et de la deuxième année après la mise en place des moustiquaires (0,2 accès/adulte/an en 2007 contre 0,03 accès/adulte/an en 2008 et en 2009). La même tendance a été observée pour la prévalence palustre qui est passée de 17,5% en 2007 à 4,4% et 1,8% en 2008 et 2009, respectivement. Toutefois, une recrudescence de la morbidité palustre a été observée 2 ans après la mise en place des moustiquaires (0.15 accès/adulte/an en 2010 et en 2011) alors que la prévalence est restée très faible ; de l'ordre de 1.5% et 1,4% en 2010 et 2011 respectivement. En 2012, l'incidence du paludisme chez les adultes n'était que de 0,05 accès/adulte/an et la prévalence de 0,3%.
Conclusion
Nos résultats ont montré un rebond des accès palustres 2 ans après la mise en place des moustiquaires imprégnées. Ce rebond pourrait être du à la perte d'immunité rendant ainsi chaque nouvelle infection symptomatique. Cependant, la prise en charge correcte des cas par les ACT a permis de réduire considérablement l'accès palustre en 2012.
- Présentation