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Connaissances, Attitudes et Pratiques des femmes détenues face à l'infection par le VIH au Mali.
Nene Diallo  1@  , Fortuné Gankpe  1@  , Kadidia Kone  1@  , Ousmane Ouedraogo  1@  , Christian Mesenge  1@  , Christophe Rapp  1, *@  
1 : université senghor
* : Auteur correspondant

Introduction 

La prévalence de l'infection par le VIH est plus élevée en milieu carcéral que dans la population générale. Peu de données sont disponibles sur l'infection par le VIH chez les femmes incarcérées en Afrique. Afin d'optimiser la prévention du VIH en milieu carcéral au Mali l'objectif de cette étude était d'évaluer les connaissances, attitudes et pratiques face à l'infection VIH des femmes incarcérées à Bamako.

Méthode :

Étude descriptive, réalisée à la prison de Bollé à Bamako de Mai à juillet 2012 sur un échantillon de femmes incarcérées depuis plus de trois mois. Les données ont été recueillies lors d'entretiens anonymes individuels. La recherche d'une association significative entre le niveau de connaissance sur l'infection VIH, les pratiques à risque et les caractéristiques sociodémographiques des femmes a été étudiée à l'aide d'une analyse univariée.

Résultats :

Quatre vingt cinq détenues d'âge médian 22 ans (extrêmes : 18-70) ont été incluses correspondant à un taux de participation de 95 %). Toutes les détenues de l'échantillon avaient un niveau scolaire inférieur ou égal aux études fondamentales. Soixante sept (79 %) détenues avaient au moins un enfant. Seules 46 % d'entre-elles connaissaient le virus de l'immunodéficience humaine. Le score de connaissance moyen était significativement associé à la durée d'incarcération et à l'origine urbaine des détenues (p<0,001). Des fausses croyances sur les modalités de transmission étaient identifiées (transmission vectorielle). L'utilisation du préservatif masculin était considéré comme la mesure de prévention essentielle par 63% des interrogées. Quarante femmes (47 %) avaient déjà réalisé un test de dépistage VIH dont la moitié lors de l'incarcération. La tolérance à l'égard des PVVIH était faible, seules 34% des femmes incarcérées acceptaient de porter les vêtements d'une PVVIH. Durant l'incarcération, des rapports sexuels étaient rapportés par 26 (31 %) détenues, ces pratiques étaient homosexuelles. Seules dix neuf (22%) avaient utilisé un préservatif lors du dernier rapport. Deux tiers des femmes avouaient un partage de matériels tranchants.

Conclusions : Cette étude montre un niveau de connaissance insuffisant, des fausses croyances et une faible tolérance des détenues à l'égard des PVVIH. Elle confirme la fréquence des pratiques à risque ainsi que l'insuffisance des moyens de prévention dans les prisons. La mise en place de programmes d'éducation sur l'infection par le VIH et l'accès aux moyens de prévention en milieu carcéral constituent des urgences dans les prisons pour femmes au Mali. 


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